Impôt sur la vente d’une maison en France : ce que vous devez payer

15 novembre 2025

Homme français en blazer bleu examine documents immobiliers

Imposer la revente d’une maison, c’est transformer un simple acte de cession en exercice de vigilance fiscale. Depuis 2004, la règle est sans détour : la résidence principale échappe à la taxation, tandis que les autres biens passent sous le radar de l’administration. Abattements, exonérations, cas particuliers : derrière chaque vente, un jeu de pistes réglementaire s’engage. Indivision, transmission familiale, détention longue : chaque situation redessine la carte des obligations et des opportunités.

Les formalités ne sont jamais figées. Selon la nature du logement ou le profil du vendeur, les justificatifs à fournir varient, tout comme les démarches pour obtenir les allégements prévus par la loi. Maîtriser cette mécanique, c’est éviter bien des mauvaises surprises.

Impôt sur la vente d’une maison : à quoi s’attendre en France ?

En France, la revente d’un bien immobilier fait l’objet d’une attention particulière sur la plus-value immobilière. Ce n’est pas le montant total du prix de vente qui est retenu, mais bien la différence avec le prix d’acquisition, après prise en compte des éventuels frais engagés. Dès le rendez-vous chez le notaire, le vendeur doit anticiper la déclaration de cette opération.

Deux lignes de prélèvement viennent systématiquement s’ajouter lors d’une cession hors résidence principale : d’un côté, l’impôt sur le revenu à 19 %, de l’autre, les prélèvements sociaux à hauteur de 17,2 % (taux 2024). Le total grimpe donc à 36,2 %, sans compter la surtaxe qui se déclenche au-delà de 50 000 euros de plus-value. À noter : la taxe foncière reste liée à l’occupation du bien au 1er janvier et ne dépend pas de la vente elle-même.

Principaux éléments à surveiller :

    Voici les points à examiner pour comprendre la fiscalité qui s’applique lors d’une vente immobilière :

  • Durée de détention : la période de conservation du bien influe sur l’abattement. Passé 22 ans, l’impôt sur le revenu s’efface, et les prélèvements sociaux disparaissent après 30 ans.
  • Nature du bien : la fiscalité diffère selon qu’il s’agit d’une résidence secondaire, d’un logement locatif ou d’un terrain à bâtir : chaque catégorie a ses propres règles.
  • Déclaration à l’administration fiscale : le notaire prélève à la source le montant dû lors de la signature et le reverse à l’État.

Pour optimiser le calcul de la plus-value immobilière, il est possible de déduire certains frais et travaux justifiés du prix de cession. Les propriétaires les plus aguerris peaufinent ainsi leur déclaration, à condition de rester dans le cadre fixé par l’administration.

Quels biens et quelles situations sont concernés par la taxation ?

Vendre un bien immobilier en France n’implique pas toujours d’être taxé. Tout dépend du type de logement et du statut du vendeur. La résidence principale sort du lot : si les conditions sont réunies, la cession échappe à toute imposition sur la plus-value. Pour les autres biens, résidence secondaire, logement locatif, bien laissé vacant – la plus-value réalisée lors de la vente entre dans l’assiette de l’impôt.

La situation peut se complexifier en cas d’héritage, de donation ou de démembrement. Usufruit et nue-propriété sont également concernés lors d’une cession : la taxation porte alors sur la part détenue, avec une prise en compte de la durée et de la date d’acquisition initiale. Les dépendances (garage, cave, jardin), si elles sont vendues en même temps que le bien principal, suivent le même régime.

Les sociétés civiles immobilières (SCI) et les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) sont aussi soumises à l’impôt sur la plus-value : la fiscalité s’applique ici à la quote-part détenue lors de la vente des parts.

    Pour y voir plus clair, voici les principales catégories et situations :

  • Résidence principale : exonération possible, sous conditions strictes
  • Résidence secondaire, bien locatif, logement vacant : taxation automatique de la plus-value, sauf cas d’exonération après une longue durée de détention
  • Héritage et donation : modalités de calcul particulières selon la date d’acquisition
  • SCI, SCPI : imposition sur la part cédée

Le régime fiscal varie selon le statut du bien, la durée de détention et la nature de la transaction. Pour éviter les écueils, chaque détail compte.

Résidence principale : les conditions pour bénéficier d’une exonération

La vente d’une résidence principale échappe généralement à la plus-value immobilière, mais à une condition : il doit s’agir du logement habituel et effectif du propriétaire au moment de la cession. L’administration fiscale s’appuie sur des preuves tangibles : factures, attestations, courriers, tout ce qui atteste d’une occupation continue avant la vente peut être exigé.

Les dépendances immédiates et nécessaires, comme un garage ou une cave attenante – sont également exonérées, si et seulement si elles sont vendues en même temps que la maison. Le moindre décalage dans le calendrier des ventes peut faire tomber cet avantage fiscal.

Cas particuliers : retraités, personnes invalides, situations de force majeure

Des exceptions existent pour ceux qui ne vivent plus sur place au moment de la vente. Un retraité ou une personne en situation de handicap hébergés en établissement spécialisé peuvent vendre leur ancien domicile et bénéficier de l’exonération, sous conditions de revenus et à la condition expresse que le logement n’ait pas été loué entre-temps.

    Voici les situations permettant une exonération sous réserve de remplir les critères requis :

  • Perception de certaines allocations (solidarité aux personnes âgées, invalidité, adultes handicapés) : exonération envisageable selon le niveau de ressources.
  • Départ en maison de retraite ou en établissement spécialisé : délai maximum de deux ans pour vendre et conserver le bénéfice de l’exonération.

La capacité à justifier l’occupation effective du bien et à respecter les délais exigés reste déterminante pour préserver l’exonération sur la résidence principale.

Femme française signe des formulaires fiscaux dans un bureau élégant

Calcul de la plus-value et démarches administratives : mode d’emploi et ressources utiles

Le calcul de la plus-value immobilière repose sur un principe simple : la différence entre le prix de vente et le prix d’achat, ajustée de certains frais et abattements. Il ne s’improvise pas : chaque frais d’acquisition, travaux (sous conditions), ou dépense chez le notaire peut réduire la base imposable. Conserver les justificatifs est donc une précaution incontournable.

Le vendeur règle l’impôt sur la plus-value au moment de la signature chez le notaire. Ce dernier centralise tout : il complète le formulaire 2048-IMM, déclare la cession, prélève l’impôt, 19 % pour l’impôt sur le revenu et 17,2 % pour les prélèvements sociaux. Un abattement progressif s’applique selon la durée de détention : exonération totale sur l’impôt sur le revenu au bout de 22 ans, sur les prélèvements sociaux après 30 ans.

Les démarches administratives sont cadrées : le notaire transmet les informations à l’administration fiscale, effectue le paiement, remet une attestation de cession. Si la plus-value n’a pas été traitée chez le notaire (cas très rare), le propriétaire doit la déclarer via le formulaire 2042 C lors de la déclaration annuelle.

Pour préparer ou anticiper une cession, il existe des simulateurs officiels sur www.impots.gouv.fr. Ces outils, ainsi que des ressources dédiées, facilitent la gestion des situations spécifiques : démembrement, succession, vente via une SCI. Mieux vaut tout anticiper, rassembler chaque pièce, chaque justificatif. En matière de fiscalité immobilière, la moindre approximation peut coûter cher.

Au moment de signer, chaque détail compte. La vente d’une maison, c’est aussi savoir lire entre les lignes du Code général des impôts. Ceux qui prennent le temps de s’informer avancent avec quelques longueurs d’avance sur le fisc.

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