Déductions fiscales : quelles charges déduire des revenus locatifs non meublés ?

22 novembre 2025

Homme d'âge moyen vérifiant des reçus de location dans son appartement

Un bailleur déclarant ses revenus locatifs non meublés ne peut pas déduire toutes ses dépenses. Certaines charges, pourtant incontournables, restent exclues du calcul, tandis que d’autres, moins attendues, sont admises par l’administration fiscale.

L’entretien courant, les primes d’assurance, les intérêts d’emprunt, mais aussi certains frais de procédure ou de gestion, figurent parmi les charges admises. Toutefois, des exclusions subsistent : les travaux d’agrandissement, par exemple, ne bénéficient d’aucune déduction. Ce cadre précis impose aux propriétaires d’identifier rigoureusement chaque dépense avant toute déclaration.

Comprendre la fiscalité des revenus locatifs non meublés : ce qu’il faut savoir

La fiscalité qui s’applique à la location nue en France se divise en deux régimes : le micro-foncier et le régime réel. Chacun s’adresse à un profil de bailleur précis et s’accompagne de critères à respecter.

La question centrale reste la suivante : faut-il s’en tenir au micro-foncier ou basculer vers le régime réel ? Avec le micro-foncier, tant que vos revenus fonciers demeurent sous la barre des 15 000 euros par an, un abattement automatique de 30 % s’applique. Impossible cependant de faire passer une dépense d’entretien ou de réparation en déduction spécifique. C’est simple, mais ce n’est pas toujours l’option la plus avantageuse dès lors que des dépenses significatives viennent grever le rendement locatif.

Le régime réel ouvre un tout autre horizon : il permet de soustraire la quasi-totalité des charges réellement supportées, à condition de pouvoir les documenter. Primes d’assurance PNO, intérêts d’emprunt, honoraires de gestion, taxe foncière ou encore travaux éligibles viennent alors alléger le montant imposable. Plus encore, ce régime autorise la création d’un déficit foncier reportable sur le revenu global à hauteur de 10 700 euros. Un levier précieux pour qui souhaite optimiser sa fiscalité.

La location nue relève donc des revenus fonciers et non du régime BIC, réservé à la location meublée. Pour la déclaration, le formulaire 2044 s’impose au régime réel, le 2042 au micro-foncier. Ce choix impacte directement l’impôt sur le revenu et les prélèvements sociaux qui s’appliqueront.

Quelles sont les charges réellement déductibles de vos revenus fonciers ?

La liste des charges déductibles des revenus fonciers est clairement balisée par l’administration fiscale. Seules certaines dépenses peuvent venir diminuer le montant des loyers à déclarer. Pour chaque catégorie, des règles précises s’appliquent.

Les intérêts d’emprunt figurent en première ligne. Ils couvrent uniquement la part des intérêts et frais associés à un prêt contracté pour acheter, améliorer, réparer ou conserver le logement mis en location. Les frais de dossier et de garantie peuvent aussi s’intégrer, mais jamais le capital remboursé.

Les dépenses d’entretien, de réparation et d’amélioration occupent une place de choix. Si les travaux servent à maintenir ou remettre le bien en bon état, ou à améliorer le confort sans changer la structure de l’immeuble, leur montant est admis en déduction. Changement d’une chaudière, rafraîchissement des peintures, remise aux normes électriques : voilà des postes à surveiller de près.

À côté des dépenses liées aux travaux, les primes d’assurance (notamment l’assurance propriétaire non occupant) sont également déductibles, tout comme la taxe foncière sur les propriétés bâties, à l’exception de la part récupérable auprès du locataire (ordures ménagères). Les frais de gestion, les honoraires de syndic pour une copropriété, les frais de contentieux ou de procédure s’ajoutent à la liste des charges à déclarer.

Pensez à conserver chaque justificatif : l’administration fiscale peut exiger des preuves en cas de contrôle.

Exemples concrets de charges déductibles pour optimiser sa déclaration

Pour optimiser la déclaration de ses revenus fonciers, il faut avant tout repérer précisément les charges qui entrent dans le champ de la déductibilité. Prenons un exemple classique : un propriétaire finance l’achat d’un appartement à l’aide d’un crédit immobilier. Les intérêts d’emprunt et les frais de garantie sont alors intégralement soustraits des loyers encaissés. À chaque mensualité, chaque euro d’intérêt compte dans le calcul.

Autre cas fréquent : les dépenses d’entretien ou de réparation. Remplacer un ballon d’eau chaude, rénover une salle de bains, refaire les peintures : ces travaux, à condition de ne pas modifier la structure du bien, viennent alléger la note fiscale. Même logique pour les travaux énergétiques qui améliorent la performance du logement, comme l’isolation ou le changement des fenêtres.

Les charges récurrentes, elles aussi, méritent attention. L’assurance propriétaire non occupant (PNO) fait partie des dépenses à déduire, tout comme la taxe foncière (hors ordures ménagères récupérables). Pour les logements en copropriété, les charges non récupérables constituent un autre levier de déduction, mais seulement pour la part qui reste à la charge du bailleur.

Voici les principales charges auxquelles penser :

  • Intérêts d’emprunt et frais de dossier bancaire
  • Dépenses de réparation et d’entretien
  • Assurances liées au logement
  • Taxe foncière (hors ordures ménagères)
  • Charges de copropriété non récupérables

Chaque dépense doit être justifiée et concerner directement le bien mis en location. Une déclaration bien préparée, c’est autant de points gagnés sur la fiscalité de l’investissement locatif en régime réel.

Conseils pratiques pour éviter les erreurs et bien déclarer ses charges

Lors de la déclaration des revenus fonciers, aucun détail ne doit échapper au bailleur. L’administration fiscale veille à la conformité des justificatifs. Conservez systématiquement chaque facture, appel de fonds ou attestation d’assurance. En cas de contrôle, une pièce manquante peut suffire à faire tomber une déduction. Même pour un petit chantier, gardez la trace.

Le choix du régime d’imposition influence durablement la fiscalité. Micro-foncier ou réel ? Si vos revenus locatifs annuels restent sous 15 000 euros, vous bénéficiez de l’abattement de 30 %. Dès que les charges dépassent ce seuil, ou en cas d’investissement lourd, le régime réel permet de déduire les frais réels. Attention toutefois : le changement de régime vous engage pour trois ans.

La déclaration sous le régime réel s’effectue via le formulaire 2044. Chaque poste (entretien, intérêts d’emprunt, assurance) doit être ventilé précisément. Une erreur de case ou d’affectation et c’est le risque de redressement fiscal. Un suivi rigoureux s’impose.

Pour éviter les oublis, structurez la gestion de vos documents et suivez vos dépenses sur l’année. Certains propriétaires privilégient un logiciel dédié, d’autres un tableau Excel. Les textes du Code général des impôts, accessibles en ligne, détaillent les conditions de déductibilité. Quant au Conseil d’État, il rappelle qu’aucune charge ne sera retenue si elle n’est pas justifiée ou rattachée au bien loué.

Au final, la déclaration des revenus locatifs non meublés ressemble à un exercice d’équilibriste : chaque dépense scrutée, chaque justificatif archivé, chaque ligne du formulaire passée au crible. Un jeu de patience où la rigueur fiscale fait la différence entre le bailleur pressé et celui qui, année après année, tire le meilleur parti de son patrimoine.

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